La télédermatologie
Face à la pénurie actuelle de médecins spécialistes, et notamment des dermatologues, le développement des techniques de télémédecine représente une solution intéressante. Il faut en moyenne 55 jours pour obtenir un rendez-vous chez le dermatologue. Le problème risque de s’accentuer dans les années à venir au vu du départ en retraite de nombreux dermatologues : 3500 en activité aujourd’hui, ils ne seraient plus que 3000 en 2025 (Atlas de la démographie, Conseil National de l’Ordre des Médecins).
La télé-dermatologie consiste à réaliser de la dermatologie à distance, par l’envoi de photos par téléphone ou par ordinateur, notamment par télé-dermoscopie. La télé-dermoscopie est un examen indolore qui consiste à mettre sur la peau un appareil grossissant muni d’une source lumineuse éclairant la peau et de mieux examiner les structures superficielles de la peau non visibles à l’œil nu. Le télé-dermoscope permet ainsi à un professionnel formé (médecin non dermatologue, kinésithérapeutes, pharmacien(ne)s…), de télétransmettre des photos des lésions suspectes au dermatologue référent. Elles lui permettront de différencier, dans majorité de cas, les lésions malignes des lésions bénignes de la peau, et de déterminer la nécessité d’une consultation ou d’une biopsie.
D’un point de vue médical, ce programme de télé-dermatologie permettra de déterminer le degré d’urgence d’une situation et d’orienter rapidement le patient vers la meilleure prise en charge.
Il en résulte un gain de temps à tous les stades, depuis le diagnostic jusqu’au traitement, avec une réduction du délai de :
- La première consultation ;
- La consultation spécialisée ;
- La biopsie cutanée d’une lésion (suspecte, cancéreuse ou pré-cancéreuse).
Ainsi, afin d’avoir une approche originale le projet télé-dermatoscopie, pourrait être déployé auprès des requérants suivants :
- les masseurs-kinésithérapeutes libéraux (par le biais de l’URPS-MK Nouvelle-Aquitaine), étant donnée la qualité d’« aide dermatologue »[1] ;
- les médecins coordonnateurs des EHPAD ;
- les pharmaciens partenaires.
Les médecins dermatologues requis seront :
- des dermatologues libéraux ou salariés par le biais de convention qui seront signées avec différents partenaires (CHU de Bordeaux, Association des Jeunes Dermatologues…) ;
- des médecins généralistes libéraux pouvant faire valoir a minima la validation d’un DU relatif à la dermatologie.
Le projet nécessite au niveau technique :
1/ Un dispositif de prise de clichés dermatologiques : télé-dermoscope et/ou un appareil photo (classique ou smartphone) associé à une mire.
2/ Un logiciel pour le requérant et les requis interopérable avec :
- la solution logicielle et technique utilisée pour le projet de permanence de soins ;
- le logiciel (PAACO) promu par l’Agence Ré gionale de Santé (ARS) de Nouvelle Aquitaine ;
- l’enrichissement éventuel du Dossier Médical Partagé (DMP) avec validation de l’interopérabilité.
Ce projet actuellement en cours d’étude fait l’objet d’un partenariat avec l’association « Agir pour la télémédecine » et ses représentants le Dr Yann LE CLAIRE et Mickaël CHALEUIL.