Le burnout
Burn out… Burnout… Écrit en un seul mot ou en deux, on le voit partout. Mais de quoi s’agit-il ? Les kinés sont-ils concernés ? Quels en sont les signes ? Comment en sortir, comment le prévenir ? Tentons d’y voir plus clair…
Dans le contexte professionnel, nous sommes exposés à des risques pour notre santé physique (bruit, port de charges…), mais aussi pour notre équilibre psychologique (harcèlement, stress…). On appelle ces derniers les « risques psychosociaux ». Le burn out, ou épuisement professionnel en français, est la conséquence dramatique d’une exposition chronique et prolongée au stress.
Le stress est un phénomène physiologique nécessaire à notre survie. Mais les modalités actuelles d’organisation du travail et la généralisation des nouvelles technologies participent à la détérioration de la qualité de vie au travail et au développement de phénomènes tels que le burn out.
D’abord identifié chez des professionnels soignants dans les années 1970, il touche aujourd’hui tous les métiers demandant une implication auprès d’autrui. Pour de multiples raisons, les kinés sont massivement exposés au stress professionnel ; vous êtes donc concernés.
Concrètement, « faire un burn out » c’est, un matin, n’être absolument plus capable de se lever. Être comme figé sur place. L’enveloppe corporelle est intacte, mais l’individu est consumé de l’intérieur. A ce stade, impossible de s’en sortir seul ; il faut une aide extérieure. Deux années peuvent être nécessaires pour être de nouveau capable de vivre et de travailler.
Les signes précurseurs sont très nombreux, d’ordre comportemental (hyperactivité, fatigue), psychosomatique, cognitif et émotionnel (instabilité). La descente aux enfers peut durer des mois, l’entourage s’en aperçoit mais le sujet est dans le déni.
La prévention est donc primordiale. Il faut informer les kinés et les accompagner à prendre du recul sur leur pratique professionnelle, bref à se préserver. Car on ne soigne bien que si on prend soin de soi.
Frédérique Noel